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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 12:22

J'ai reçu l'appel ci dessous. J'ai eu envie de vous le partager, car si les chrétiens n'étaient pas d'une certaine manière des utopistes, des gens qui croient que même l'impossible peut arriver, alors comment pourraient ils être "levain dans la pâte, sel de la terre, lumière ..." ?

 

 

Je lance un appel

Mais qu’est-ce qu’un salaire ? Ou quelque autre revenu que ce soit ? Ce n’est jamais que le blé que j’ai récolté, le mammouth que j’ai chassé, le soc que j’ai forgé pour que mon voisin puisse labourer son champ et y faire pousser son blé, l’arme que j’ai inventée pour tuer le mammouth plus facilement, le soin que j’ai donné à ma voisine qui se mourait de malemort, l’enseignement que j’ai prodigué aux enfants du village… Les choses peuvent se présenter aujourd’hui sous un jour un peu plus complexe, mais en dernière analyse, l’argent dont je dispose est toujours le symbole d’un bien produit par mon travail et ne trouve son sens que dans l’échange contre des biens produits par le travail d’autres hommes.

Qui serait assez fou, cynique ou désinvolte pour dire que le travail d’un être humain peut valoir 1000 fois plus que celui d’un autre être humain ? En regardant bien au fond la réalité des choses et de la vie. Or, c’est pourtant ce qui se passe, en France et dans le monde.

Je lance un appel. Simple et sans ambages. Que l’on rajoute dans la Constitution de la République française un article qui stipule clairement que le gouvernement fixe par la loi un écart maximal entre le revenu le plus élevé et le moins élevé pour chaque citoyen français. Que cet écart, fixé une première fois puisse évoluer, mais seulement dans le sens de la réduction. Ainsi, s’il est de 1 à 1000 au départ, qu’il ne puisse jamais être de 1 à 1001 ou davantage.

Je fais une proposition. Simple et sans ambages. Que la loi édicte pour la première fois que l’écart maximal entre les revenus soit de 1 à 100.

Ce qui est, tout le monde en conviendra, fort inégalitaire. Mais moins cependant que l’écart actuel (j’écris ces lignes en 2011) qui est de 1 à 1000 ! Tout le monde aujourd’hui peut vérifier assez facilement ces chiffres.

Lorsque je dis de 1 à 100, c’est l’idée d’un écart maximal qu’il faut retenir plus que le chiffre lui-même. L’idée que nul ne peut s’élever au dessus des autres de façon inconsidérée. L’important est d’introduire dans la constitution ce concept d’écart maximal. Le définir ensuite supposera probablement des études d’économistes distingués qui tiendront compte de multiples contingences dont n’a pas à être entaché le texte fondateur de notre République.

Une fois le concept admis, inscrit dans la constitution, traduit concrètement dans la loi, il sera assez simple de faire évoluer cet écart pour le ramener à une fourchette plus conforme à la dignité humaine.

Attention, je ne dis pas qu’il faut dans l’idéal que tous les revenus soient égaux. L’égalité n’est pas l’égalitarisme. L’égalité dont il est ici question s’appelle en réalité « équité ». Il y a des personnes qui travaillent davantage, d’autres qui prennent des risques, d’autres encore qui assument des responsabilités importantes, d’autres aussi qui ont des charges plus importantes, d’autres enfin qui ont fait de longues et coûteuses études, etc.

Mais qui soutiendra aujourd’hui, sans rougir de honte, que ces différences justifient de tels écarts qui font en réalité des grands seigneurs et des serfs ?

Cécile Renouard, philosophe, a écrit : « Au début du XXe siècle, le banquier John P. Morgan affirmait que l’écart maximal entre revenus le plus et le moins élevé dans une entreprise devait être de 1 à 20 ; aujourd’hui, il est facilement, dans les grands groupes, de 1 à 1000… Le sens du moralement admissible s’est donc considérablement émoussé.»

Interdire des écarts de revenus supérieurs à la fourchette, disons 1 à 100, dans un premier temps, histoire d’habituer les gens au concept d'écart maximal autorisé, puis ensuite de 1 à 50, puis… bon, faut pas demander la Lune quand même. Mais enfin, dans la devise de la République française, il y a bien écrit « Liberté EGALITE fraternité ». Non ? Serait peut-être temps de revenir aux fondamentaux !

La seule phrase de la constitution de l’île « Tristan da Cunha », relayée par Hervé Bazin dans son beau roman « Les bienheureux de la désolation est : « Nul ne s’élèvera ici au-dessus de quiconque. » Bien sûr, il s’agit d’une toute petite communauté, à l’écart du monde. Il n’est pas question ici de nier sinon la nécessité, du moins la réalité incontournable - et sans doute souhaitable - des différences de revenus, mais simplement de ramener cette différence à un niveau raisonnable.

Ce qui serait amusant, ce serait de choisir comme références le SMIC (1300 euros bruts environ) d’une part et le revenu du président de la République (environ 30 000 euros) d’autre part et de prendre leur écart comme écart maximal ! Soit, grosso-modo, de 1 à 23 !

Et qu’on ne vienne pas nous dire que ce n’est pas réaliste, ou pire encore, utopiste. Que les grands entrepreneurs fuiraient tous à l’étranger, qu’on ne trouverait personne pour prendre des responsabilités aussi énormes sans un revenu énorme lui aussi…

Je rétorque à cela que l’utopie est un moteur ; je réplique à cela que le réalisme se trouve fondé plus en vérité dans des écarts de revenus raisonnables que dans cette folie actuelle qui fait vivre sur des planètes différentes des hommes de même dignité ; je réponds à cela que ceux qui fuiraient à l’étranger débarrasseraient avantageusement la place de leur présence parasitaire ; et je riposte enfin en affirmant que les « énormes responsabilités », quelles qu’elles soient, ne sont que des responsabilités humaines et qu’on trouvera sans plus de difficulté que ça des gens qui se contenteront de gagner 100 fois le SMIC pour diriger une grande entreprise.

Non seulement la réduction des écarts de revenu est possible, est moralement et politiquement souhaitable, mais encore elle apportera de nombreux avantages concrets :

  • Moins de jalousie des petits revenus envers les gros. Le climat social y gagnera.

  • Plus de moralité dans l’économie. Elle pourra retrouver des lettres de noblesse qu’elle a perdues depuis un certain temps.

  • Elévation du niveau de tous les revenus : les gros revenus, s’ils veulent monter doivent aussi faire monter les faibles revenus pour que l’écart maximum soit toujours respecté.

  • Emulation plus aisée : finalement cela devient à la portée de davantage de monde d’envisager d'avoir un revenu important

  • Travail plus efficace de tous : les « petits » revenus ne sont pas en rébellion contre les « gros »

Maintenant, que la mise en place d’une telle mesure soit plus complexe qu’il n’y paraît à première vue, c’est bien possible. Voilà pourquoi je propose dans un premier temps que la Constitution soit modifiée par le rajout d’un article stipulant qu’il existe en France un écart maximal de revenu et que cet écart ne peut évoluer que dans le sens de la baisse.

Ensuite pour la « mise en musique » dans la loi et dans les faits de cette mesure, il faudra sans doute bien des débats d’experts. Qu’ils fassent donc leur travail. Mais lors de la nuit du 4 août 1789, l’Assemblée qui décida d’abolir les privilèges, probablement bien moins exorbitants que ces écarts de revenus actuels, n’a pas tergiversé en arguties. Il est des principes qui peuvent rallier les masses, qui sont justes et nécessaires, et dont l’évidence, un jour, emporte l’adhésion. La réduction des écarts de revenus à un niveau raisonnable peut être de ceux-là.

Il ne s’agit pas non plus de penser que cette mesure résoudrait tous les problèmes et instaurerait le paradis sur terre. Non, mais elle contribuerait à instaurer un peu plus de justice, un peu plus de moralité, un peu plus d’équité autour de nous.

Evidemment, pour que cet appel soit entendu et ait quelques chances d’aboutir, il est certainement nécessaire qu’un très grand nombre de personnes s’y rallient.

Il ne s’agit pas ici d’une idée de droite ou de gauche, mais d’une idée de simple morale. Certains groupes politiques ont sans doute déjà proposé ce genre de choses, mais leurs idéologies ont trop d’arrière-pensées partisanes pour que l’ensemble du peuple y adhère.

Certains crieront peut-être à la démagogie et au populisme. Je leur dis qu’il n’y a dans cet appel aucun intérêt vers un système ou un autre. Cette proposition n’est pas le fait d’un parti, elle est le fait d’une personne qui ne recherche aucun suffrage. Et quand je dis qu’elle est le fait d’une personne, il ne tient qu’à chacun de ceux qui lisent ou entendent cet appel de faire en sorte que cette proposition soit le fait de millions de personnes.

Manifester son accord ne suppose aucun engagement particulier. Il n’y a aucune contrepartie. On ne demande à personne d’adhérer à tel ou tel organisme ou de dire de quel bord il est. Il n’est pas nécessaire de signer une pétition. De voter pour tel ou tel.

Il faut cependant trouver un système pour exprimer son accord et le faire savoir.

Rien de plus simple pour cela.

Il suffit à chaque personne majeure d’envoyer un courrier non anonyme (voir modèle possible en annexe) à un journal dont le sérieux est admis par tous :

Le Monde80, boulevard Auguste Blanqui - 75707 Paris Cedex 13

Je propose ce journal, mais tout journal dont le sérieux n’est plus à démontrer peut faire l’affaire. Je n’ai pas d’action au Monde, que je ne lis d’ailleurs que rarement.

Il est dans la déontologie de tous les journalistes de ne pas divulguer leurs sources. Voilà pourquoi il n’y a donc aucune crainte à avoir d’aucune sorte. D’une part, manifester qu’on est d’accord avec la réduction des écarts de revenus à un niveau raisonnable n’est pas une idée si révolutionnaire que ça, et on voit mal qui pourrait en tenir rigueur à quiconque ; d’autre part, le journal qui recevra ces courriers donnera le nombre de lettres reçues, pas les noms des expéditeurs. Cependant, il est absolument nécessaire, autant par simple honnêteté que par souci d’efficacité que chaque courrier soit signé et que les coordonnées de l’expéditeur soient indiquées, de façon à ce qu’il n’y ait pas suspicion de fraude, de double envoi, de magouilles quelconques.

Il en coûtera un timbre, une feuille de papier et une enveloppe, soit moins d’un euro. A l’heure où chacun se demande ce qu’il peut faire pour que les choses bougent et que ce monde devienne meilleur, ne serait-ce qu’un tout petit peu, voilà un moyen aisé d’agir. Un moyen qui peut rencontrer le succès étant donné sa très grande facilité de mise en œuvre.

Bien sûr, chacun peut (doit ?) être un relais et diffuser cet appel autour de soi, et demander qu’on le diffuse le plus possible.

A l’heure d’Internet, voilà un document qui peut circuler partout. Ce n’est pas une chaîne vous promettant les feux de l’enfer si vous ne faites pas suivre. Ce n’est pas un hoax qui encombre les boîtes mail pour rien. Feront suivre, ceux qui le veulent. Ceux qui pensent sincèrement qu’il y a là une cause à promouvoir, hors de tout parti, de toute croyance. Cet appel se veut aussi un appel à la liberté de chacun de prendre ou non part à la vie de son pays, de la façon dont il le souhaite. Si certains veulent mettre cet appel sur des réseaux sociaux, qu’ils ne s’en privent pas. Il n’y a aucune contrainte ni limite, si ce n’est celles dictées par l’honnêteté et la responsabilité de chacun.

Néanmoins, si des milliers, voire des millions de lettres sont envoyées, il y a quelque chose qui bougera en France (et pourquoi pas dans d’autres pays si cet appel franchit les frontières en s’adaptant aux paramètres d’autres Etats). Et chaque signataire d’une lettre pourra se dire qu’il y est pour quelque chose.

Et chacun pourra y gagner un peu de fierté.

Hervé-Léonard MARIE

Ps : j’invite tous ceux qui le souhaitent à me faire part de leurs remarques et suggestions pour amender et/ou développer ce texte. (Si on a eu ce document par le biais d’une autre personne, on trouvera comment me contacter en tapant mon nom dans un moteur de recherche.)

 

Modèle de lettre :

Nom Date

Age (ou date de naissance)

Adresse

Le Monde

80, boulevard Auguste Blanqui

75707 Paris Cedex 13

Objet : réduction de l’écart des revenus

Messieurs,

 

Je relaie un appel. Simple et sans ambages. Que l’on rajoute dans la Constitution de la république française un article qui stipule clairement que le gouvernement fixe par la loi un écart maximal entre le revenu le plus élevé et le moins élevé pour chaque citoyen français. Que cet écart, fixé une première fois puisse évoluer, mais seulement dans le sens de la réduction. Ainsi, s’il est de 1 à 1000 au départ, qu’il ne puisse jamais être de 1 à 1001 ou davantage.

 

Signature

 

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